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Sommaire
Volume 4, no 3
Le Fonds de solidarité FTQ : trente ans plus tard

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Le Fonds de solidarité FTQ : trente ans plus tard, une innovation sociale toujours aussi pertinente


Mario Tremblay,

Vice-président aux affaires publiques et corporatives, et secrétaire corporatif
Fonds de solidarité FTQ



Depuis sa fondation en 1983, le Fonds de solidarité FTQ a constamment exercé sur l’économie du Québec un impact beaucoup plus important, toutes proportions gardées que sa taille réelle par rapport à l’économie. Fruit d’un pari longtemps jugé presque impossible à relever, le Fonds s’avère aujourd’hui un instrument économique majeur. Retraçons quelques étapes marquantes.

Une innovation sociale


Le Fonds de solidarité FTQ est donc le résultat d’un pari improbable, formulé par le milieu syndical qui proposait des réponses nouvelles à des situations inédites, et soutenu par des gouvernements qui ont reconnu en lui la valeur de l’innovation sociale. La faible capitalisation des PME québécoises, véritable tendon d’Achille de notre économie au tournant des années 1980, se traduisait par la fermeture de centaines d’entreprises et la perte de dizaines de milliers d’emplois. Où trouver le capital? Les employés étaient prêts à financer leur entreprise, mais il arrivait que le sauvetage échoue; l’employé perdait alors son gagne-pain en même temps que ses économies. La solution, étonnamment simple lorsqu’on y pense avec le recul: mutualiser l’épargne des travailleurs ainsi que le risque associé à l’investissement par la création d’un fonds de travailleurs voué à l’investissement dans les PME pour créer et maintenir des emplois.

Cet amalgame des forces vives de la société fut pour un temps jugé quelque peu utopique par une partie du monde syndical aussi bien que par certains milieux économiques. La « méfiance » réciproque était alimentée par le souvenir des relations industrielles turbulentes. Toutefois, cette vision s’est rapidement estompée pour complètement disparaître, à la faveur d’une multitude d’initiatives et d’investissements du Fonds qui ont connu des succès indéniables. Le Fonds ne s’est jamais cantonné dans le seul rôle de fournisseur de capital aux entreprises. Il a su mettre en place des outils efficaces pour assurer le succès de ses investissements. C’est ainsi, par exemple, qu’il procure aux employés de ses entreprises partenaires une formation économique, qui encourage de bonnes pratiques de communication entre les employeurs et les employés.

Des forces créatives


Plutôt que de s’affronter, les logiques syndicales et financières peuvent alors se compléter, de manière créative, au bénéfice de tous : l’entreprise prospère, des emplois sont créés, des travailleurs voient alors leurs conditions s’améliorer, la collectivité en bénéficie. Les gouvernements eux-mêmes en ressortent gagnants, car les revenus fiscaux générés par les entreprises partenaires du Fonds dépassent rapidement la valeur des crédits d’impôt consentis aux actionnaires.

Ce nouveau modèle a bien fonctionné et le succès ne s’est jamais démenti. Pour les entreprises – et surtout pour les PME – en quête de capital patient pour assurer leur croissance et parfois leur survie, le Québec devenait en moins de 15 ans le chef de file canadien pour la disponibilité des différentes formes de capital de développement : capital de risque, dette non garantie et subordonnée, capital complémentaire aux institutions traditionnelles pour la croissance. Toute l’économie en a bénéficié, les secteurs traditionnels comme la nouvelle économie, les régions comme les centres urbains.

Un impact structurant sur l’économie


Depuis sa création il y a 30 ans, le Fonds de solidarité FTQ a exercé un effet de levier puissant, diversifié et soutenu sur l’économie du Québec. Il a maintes fois démontré sa capacité d’intervenir, aussi bien à l’échelle des secteurs industriels que des entreprises. Et aujourd’hui, sa taille a atteint un niveau stratégique qui lui permet d’agir rapidement, de manière complémentaire, au soutien d’une entreprise, ou de pans entiers de notre économie, comme ce fut le cas avec le secteur forestier récemment, ou avec le transport aérien au lendemain de septembre 2001, ou encore en soutenant l’apparition de nouveaux secteurs de l’économie comme les biotechnologies et les technologies de l’information au cours des années 1990.

Le Fonds soutient les PME québécoises


Au fil des ans, les entrepreneurs québécois ont manifesté plus d’une fois leur reconnaissance envers le Fonds pour le soutien qu’il leur offre sous forme de capital patient. Sans le soutien financier du Fonds, plusieurs n’auraient pas pu moderniser leurs équipements, concevoir et mettre en marché des produits concurrentiels ou conquérir de nouveaux marchés. Le Fonds a même permis dans certains cas à des entreprises de conserver leurs sièges sociaux ou décisionnels au Québec et, dans plusieurs cas, de maintenir et d’accroître le nombre de leurs employés, d’acquérir d’autres entreprises. Grâce au Fonds de solidarité FTQ, des milliers d’entreprises ont pu réaliser des projets créatifs qui ont contribué à la croissance économique du Québec, au profit de l’ensemble des Québécois.

Le capital est certes essentiel, mais c’est l’engagement du Fonds envers sa mission centrée sur l’emploi, sur les investissements stratégiques dans les entreprises, sur la croissance des PME et sur le développement économique du Québec qui explique tous ces succès.

Stimuler l’offre en capital de risque


Voici un autre bel exemple du rôle crucial du Fonds dans l’écosystème financier québécois. En 2004, le capital de risque disponible au Québec et provenant de fonds privés était insuffisant. Plusieurs fonds privés peinaient à lever des capitaux. Les fonds internationaux, plus souvent qu’autrement, ne connaissaient tout simplement pas le Québec.

En collaboration avec le gouvernement du Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec, notamment, le Fonds a mis en place une stratégie dont les objectifs étaient de stimuler l’offre en capital de risque, d’attirer des fonds étrangers au Québec, et de créer des fonds de fonds. Cette stratégie a très bien réussi. Le Fonds a contribué au financement de 47 fonds de capital de risque, dont une vingtaine de fonds internationaux qui ont choisi, pour la plupart, d’ouvrir un bureau au Québec et d’investir ici. Une dizaine de ces fonds sont canadiens, incluant le fonds Ontario Venture Capital, mis sur pied par le gouvernement de l’Ontario pour contrer la diminution très rapide du capital de risque dans cette province après le retrait des crédits d’impôt qu’il accordait aux actionnaires des fonds de travailleurs. Le Fonds de solidarité FTQ a aussi investi à lui seul 250 M $ dans Teralys, un fond de fonds de 700 M $. Au net, depuis une dizaine d’années, personne n’a investi davantage que le Fonds en capital de risque au Canada. En tout, près de 70 % de l’actif du Fonds est investi en capital risqué.

Une contribution majeure à l’épargne pour la retraite


Ces investissements massifs que le Fonds réalise dans les entreprises proviennent de l’épargne-retraite que lui confient ses quelque 600 000 actionnaires. Ce volet de la mission du Fonds qui consiste à sensibiliser et inciter les travailleurs à épargner pour leur retraite est aussi important pour la société que celui de l’investissement. En effet, nos gouvernements subiront d’ici quelques années une énorme pression supplémentaire sur les finances publiques de la part des populations vieillissantes qui auront besoin de soutien et de services. Le rapport du comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois – le rapport D’Amours – souligne que plus de 1,9 million de personnes, soit 47 % des travailleurs et travailleuses du Québec, ne participent à aucun régime collectif de retraite. La situation est inquiétante, même pour les travailleuses et travailleurs qui participent à un régime, car la plupart de ces régimes sont insolvables. De plus, la couverture offerte par les programmes fédéraux de base – la pension de vieillesse et la sécurité du revenu – ira en diminuant à cause des facteurs d’indexation retenus.

Soutenir les efforts d’épargne


Le rapport D’Amours recommande de « soutenir les travailleurs dans leur effort pour épargner davantage en vue de la retraite. » D’accord, mais encore faut-il que les travailleurs soient sensibilisés à cette situation, qu’ils aient les moyens et l’occasion d’épargner. Ici encore, le Fonds de solidarité FTQ joue un rôle essentiel.

Bon an mal an, le Fonds organise, grâce à son réseau de 2 000 responsables locaux (RL), environ 1 500 rencontres dans les entreprises pour inciter les travailleurs à épargner pour la retraite. Le Fonds a mis en place des REER collectifs ou des programmes de retenues sur le salaire dans environ 10 000 entreprises. Grâce à ce travail de sensibilisation qu’il a réalisé dès sa création, le Fonds a créé une culture de l’épargne-retraite. Depuis, avec les modes d’épargne systématique qu’il a instaurés, il a créé chez des centaines de milliers de travailleurs l’habitude de l’épargne.

Le rapport D’Amours affirme que « la situation est surtout problématique pour certains travailleurs ayant un revenu qui s’établit entre 20 000 $ et 60 0000 $ ». Or, environ les deux tiers des actionnaires du Fonds se situent dans ce segment. Le Fonds est donc efficace précisément là où il faut agir pour éviter que les travailleurs se retrouvent face à des difficultés financières au moment de la retraite. Ce possible appauvrissement des travailleurs à la retraite occasionnera forcément une lourde charge économique pour nos gouvernements.

La contribution majeure du Fonds de solidarité FTQ au développement de l’épargne-retraite des Québécois est essentielle et le Fonds a joué le rôle qui lui revenait de transformer cette épargne en financement privé des entreprises québécoises. Aucun autre véhicule québécois d’épargne destinée à la retraite n’est alloué de manière aussi importante aux besoins en financements des entreprises.

Efficacité et confiance


Il faut donc souligner la grande efficacité du Fonds, de son personnel compétent, de ses équipes d’experts et de son réseau de RL qui ont su, au cours des 30 dernières années, concevoir et déployer des stratégies efficaces aussi bien à l’investissement qu’à l’épargne-retraite.

Toutes ces contributions et réalisations ont évidemment permis au Fonds de solidarité FTQ d’atteindre une taille stratégique. Et si le Fonds a pu atteindre cette taille, c’est parce qu’il a su se mériter :
- la confiance de ses actionnaires, à qui il procure un rendement raisonnable;
- la confiance de ses entreprises partenaires, qu’il soutient dans leur croissance;
- la confiance d’institutions financières québécoises, canadiennes et internationales, qui voient en lui un partenaire compétent et fiable dans le financement d’entreprises;
- et la confiance aussi des gouvernements, envers qui le Fonds a toujours respecté ses engagements.

Le Fonds, c’est rentable pour toute la société!


On connaît les importants défis sociaux et économiques actuels du Québec et du Canada : soutenir l’innovation; continuer à créer des emplois de qualité; stimuler les investissements en entreprise à tous les stades de leur développement; encourager le développement économique des régions; mettre en place des outils pour contrer les récessions; encourager la classe moyenne à épargner; favoriser la littératie financière. Dans tous ces domaines, le Fonds de solidarité FTQ a agi et a fait ses preuves.
- Le Fonds est avantageux pour ses actionnaires, compte tenu des bonnes habitudes d’épargne qu’ils acquièrent, tout en contribuant au développement économique de leur région et du Québec.
- Le Fonds est aussi profitable pour les entreprises, partout au Québec. Il leur offre du capital patient et peut investir des sommes substantielles pour les soutenir à toutes les étapes de leur développement.
- Enfin, le Fonds, c’est rentable pour les gouvernements étant donné que leur investissement fiscal, récupéré en quelques années seulement, permet de dynamiser et de moderniser la structure économique du Québec, de créer des emplois de qualité, tout en offrant un soutien aux régimes de retraite publics.

En résumé, le Fonds de solidarité FTQ est l’une des très grandes réalisations des 30 dernières années!

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Au cours des deux dernières décennies, la finance a été dominée par les pratiques spéculatives. Dans ce numéro, nous allons plutôt donner la parole aux acteurs de la finance solidaire et responsable pour qu'ils nous parlent de leurs expériences, de leur bilan ainsi que des enjeux pour l'avenir.
     
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